Polars des Hautes Plaines avec Craig Johnson

Publié le: Sep 13 2013 by Anita Coppet

Si comme moi vous pensez que les westerns sont pour les hommes ou qu’il n’est pas question de lire une histoire qui vous parle de l’Ouest le vrai, vous allez changer d’avis. Et c’est une bonne chose, sinon vous vous priveriez des excellents romans de l’écrivain américain Craig Johnson que j’ai découvert cet été. On pourrait les qualifier de polars car le shérif Walt Longmire, personnage principal, qui aimerait profiter de la tranquillité des terres du Wyoming se retrouve toujours avec un crime sur les bras. Mais c’est évidemment plus que cela, comme souvent dans la littérature policièreimages. L’autre héros du livre est le vieux pote de Longmire, Henry  dit Ours Debout, peu causant mais sage comme un Indien. A ce duo parfait viennent s’ajouter des personnages auxquels on s’attache instantanément, Vic, Santiago, Dorothy… tous du bureau du shérif, sans oublier Lucian ex-shérif et mentor de l’actuel. Avec cette fine équipe on se balade dans les hautes plaines, en territoire indien et les vieux rituels des tribus se mêlent au quotidien. Les crimes sont un prétexte. Prétexte à décrire une Amérique peu connue, celle des campagnes,des fermiers, des artisans, où  les cafés ont leurs habitués et où les hamburgers n’ont rien à voir avec les Mac Do. Ce que l’on peut apprécier également c’est l’humour de Craig johnson, installé dès les premières pages. L’Indien Blanc par exemple commence par une scène d’anthologie. Longmire chargé de lire une histoire dans une classe de maternelle va se trouver face à des petits qui dégainent plus vite que lui.

« Je ne portais pas mon révolver. Ils m’avaient dit que ça allait être facile et, comme un idiot, je les avais crus. Ils avaient dit que si la situation se gâtait il fallait que je leur montre les images, et il n’y en avait que vingt-trois; je les avais toutes montrées deux fois. – « Il y a très, très longtemps vivaient un roi et une reine… » Je levai les yeux, cherchant des renforts, mais il n’y avait personne. Ils avaient dit que je ne devais pas m’en faire, qu’ils ne me laisseraient pas seul, mais ils n’avaient pas tenu parole. – « …qui n’avaient pas d’enfants. Un jour la reine reçut la visite d’une fée d’une grande sagesse. (…) – Où est ton révolver ? (…) – Ça fait combien de temps que tu es shérif ? (…) – Mon père, il dit que tu es un trou-du-cul.  – Tu es le pire conteur qu’on a jamais eu.  Je regardai un autre critique littéraire en puissance qui était resté silencieux jusque-là et me demandai si j’avais commis une erreur en choisissant La Belle au bois dormant.(…) Le public que j’avais en face de moi paraissait un peu trop sophistiqué pour ce texte. »

 

 

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